IMBRECQ Joseph (1875-1948)
Né en 1897 dans l’Oise, d’un père percepteur, il fait des études de droit et prête serment en 1897.
Il se marie en 1908 à l’église Saint-Michel de Lille avec Louise Ouvigneur. De cette union naitront cinq enfants, Rose, Michel, Anne-Marie, Francine et Claude.
Comme tous ces confrères, il est mobilisé lors du premier conflit mondial dès la déclaration, à l’âge de 39 ans.
Il part le 12 août 1914 comme en atteste une lettre qu’il écrit le même jour à son bâtonnier :
« Partant aujourd’hui pour la frontière et ne sachant pas si il me sera donné d’en revenir » dans laquelle il effectue une demande particulière : « que dès la cessation des hostilités, le conseil fasse dresser et afficher dans une dépendance de l’Ordre au Palais de Justice, un tableau contenant les noms, prénoms et dates d’inscription de tous les confrères du barreau parisien qui auront été tués ou grièvement blessés au cours de la guerre de 1914 ». La guerre vient juste de commencer… Il arrive au corps au 13e territorial à Compiègne le 14 août 1914.
Le régiment d’infanterie territorial, ou RIT, était une formation militaire composée des hommes âgés de 34 à 49 ans, considérés comme trop âgés et plus assez entraînés pour intégrer un régiment de première ligne d’active ou de réserve. Ces hommes étaient familièrement appelés « les pépères ».
©Collection privée.
PAUL-BONCOUR Joseph (1873-1972)
Né en 1873 à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) et mort le 28 mars 1972 à Paris, est un avocat et homme politique français, il effectue des études de Lettres en Bretagne avant de venir à Paris étudier le droit. Il prête serment au Barreau de Paris le 20 novembre 1895. Il devient premier secrétaire de la conférence du Stage de la promotion 1898-1899. De 1899 à 1902, il est le secrétaire particulier de Pierre Waldeck-Rousseau, président du Conseil.
Du 2 mars au 27 juin 1911, il est nommé Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le gouvernement Ernest Monis.
En 1914, comme ses confrères, Joseph Paul Boncour est mobilisé. Il rejoint le service d’Etat-major du camp retranché de Paris en août 1914 avant d’être affecté à l’état-major du détachement d’armée de Lorraine 3 avril 1915 où il est promu capitaine par décret du 15 juillet 1915. Il s’illustrera au cours de plusieurs combats, ce qui lui vaudra une première citation à l’ordre de l’Armée.
Buste de plâtre, patiné bronze d’Albert Chartier. - Don de Mme Loraine, 1972.
Après 18 mois passés au front en Lorraine, alors qu’il est sur le front près de Verdun, il adhère au Parti socialiste de sa ville natale : « je n’avais plus de raisons de ne pas tenir la promesse faite à Jaurès le 12 juillet 1914. Il était à fond dans la défense nationale ». En juillet 1914, il s’entretenait avec son ami Jaurès en lui promettant d’adhérer au Parti lorsqu’il pourra y voter les crédits de la guerre et de la marine. Jaurès lui répondit : « la guerre voyez-vous, ce sera affreux. On nous tuera, d’abord. On le regrettera peut-être après… Mais il sera trop tard ». 15 jours après Jaurès était assassiné et la guerre déclarée.
Le 2 avril 1916, il est affecté à l’état-major de la 1ere armée.
Il écrit le 18 avril à son Bâtonnier, Henri Robert, d’un hôpital où il séjourne car il a été gazé. Il ne voulait pas lui dire qu’il avait été cité ; le bâtonnier l’ayant appris par la presse, n’a pas manqué de le sommer de le faire. Joseph Paul-Boncour écrit : « Je vous assure que de savoir ma citation affichée sur les murs de notre palais [Ndrl : les citations étaient affichées sur un mur de la Bibliothèque des avocats] m’est une fierté et une joie quasi familiales. C’est comme un lien qui subsiste avec ce cher Barreau, dont la guerre, après la politique, m’éloigne si longtemps, et auquel j’ai hâte de revenir tout entier et plus fidèle que jamais ».
Il rejoint l’état-major de la 8e armée le 2 janvier 1917 avant d’être détaché en mai 1917 au commandement du 81e RI, après avoir contractée une maladie au front. Il s’illustrera comme chef de bataillon en commandant en première ligne un bataillon : à la suite d’incursions allemandes sur la rive gauche de la Seille [rivière de Meurthe-et-Moselle], il a pris volontairement le commandement de détachements envoyés de nuit en avant des réseaux, donnant ainsi à sa troupe le plus bel exemple et a réussi, grâce à son activité, à maîtriser l’ennemi dans son secteur. Il sera cité pour la 2e fois à l’Ordre de l’armée.
A la fin de la guerre, il recevra le titre d’officier de la Légion d’honneur pour son courage, son activité et son énergie depuis le début du conflit. Il était déjà chevalier au titre civil depuis 1907.
Démobilisé, il revient au Palais et reprend son activité d’avocat.
En 1919, il plaide comme partie civile pour la famille de Jaurès qui était son ami, contre Raoul Villain.
Il reprend également sa carrière politique, comme député, sénateur et ministre.
Carrière politique
- Ministre de la Guerre du 3 juin au 18 décembre 1932 dans le gouvernement Édouard Herriot.
- Ministre des Affaires Étrangères du 31 janvier 1933 au 30 janvier 1934 dans les gouvernements Édouard Daladier, Albert Sarraut et Camille Chautemps.
- Ministre de la Défense Nationale et de la Guerre du 4 au 9 février 1934 dans le gouvernement Édouard Daladier.
- Ministre d'État, délégué permanent à Genève du 24 janvier au 4 juin 1936 dans le gouvernement Albert Sarraut.
- Ministre des Affaires Étrangères du 13 mars au 10 avril 1938 dans le gouvernement Léon Blum.
Cindy Geraci.
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