DUVAL-ARNOULD Louis (1863-1942)
Louis Duval fait ses classes au 30e régiment d’artillerie d’Orléans en 1882 et continue jusqu’en 1914 une carrière d’officier de réserve.
Source : Les Parisiens de Paris, Paris, 1901.
Diplômé en droit de l’école libre de sciences politiques, il obtient son doctorat en 1888 en soutenant sa thèse : Études sur quelques points de droit romain au Ve siècle, d’après les lettres et les poèmes de Sidoine Apollinaire. Essai sur la législation française du travail des enfants (apprentis et jeunes ouvriers).
Il prête serment au Barreau de Paris en 1885 et devient septième secrétaire de la conférence dans la promotion 1890-1891.
Il se marie le 12 août 1885 avec Paule Arnould et aura sept enfants. Afin de ne pas être confondu au palais avec son homonyme, il demande à accoler à son nom celui de son épouse.
Professeur d'économie politique à la faculté de droit de l'Institut catholique de Paris, il eut l'occasion de collaborer activement à La Réforme sociale, à la Libre parole ainsi qu'au Recueil de jurisprudence de Dalloz.
Conseiller municipal de Paris élu en 1900, il poursuit sa carrière politique comme député de la Seine de 1919 à 1936. Il joue un rôle très actif à l’Assemblée, notamment dans les commissions du travail, des travaux publics et des moyens de communication. Il se révèle aussi comme un défenseur de la cause nataliste et des droits des anciens combattants.
Chevalier de la Légion d’honneur en 1913 et officier de réserve, il s’engage volontairement et est affecté comme capitaine d’artillerie, commandant la 53e batterie du 3e régiment d'artillerie à pied.
Il est cité à l’Ordre n°89 de l’ordre de l’artillerie lourde à grande puissance car il a demandé à quitter un service d’arrière pour commander une batterie au front. D’après Le Carnet de la semaine : gazette illustrée, littéraire, politique, économique et satirique, Louis Duval-Arnould, comme ses camarades élus, quittait parfois le front un petit moment pour venir remplir son mandat politique (22 juillet 1917).
Ses cinq fils s’engagent également dans ce conflit, l’un y perdra la vie : Rémy, sous-lieutenant au 228e R.I. comme téléphoniste, tombe au champ d’honneur le 31 juillet 1918 à Chaumuzy (Marne), tué à l’ennemi, au combat du bois d’Éclisse.
Louis Duval-Arnould est promu officier de la Légion d’honneur à titre militaire. Il est titulaire de la croix de guerre 1914/1918 et commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand.
Cindy Geraci.
MORO-GIAFFERI Vincent de (1878-1956)
Vincent de Moro-Giafferi est né le 6 juin 1878 dans le quartier de Montmartre où il grandit.
Il devient avocat au Barreau de Paris à l'âge de 20 ans le 10 août 1898. Il commence sa carrière en pratiquant pendant quatre ans l'assistance judiciaire, étant élu sixième Secrétaire de la Conférence du stage pour 1901-1902.
En 1913, il défend Eugène Dieudonné au procès de la bande à Bonnot ; celui-ci est condamné à mort, puis gracié et envoyé au bagne.
Lors de la mobilisation, Vincent de Moro-Giafferi est marié et père de deux enfants. Il est réformé provisoire mais s’engage volontairement comme soldat de 2e classe. Il part sur le front du côté de Chartres où il est blessé une première fois.
Il se retrouve à Verdun en 1915 où il est blessé une seconde fois.
« J’ai eu l’honneur de 7 blessures et la chance de la vie sauve» écrit-il au Bâtonnier de son lit de l’hôpital n°11 de Verdun. Il explique qu’avant d’être « bousillé » avec trois volontaires il a réduit au silence une mitrailleuse allemande que leur artillerie n’arrivait pas à mettre à mal. Il a reçu un éclat d’obus dans le crâne provoquant une plaie superficielle, un autre éclat d’obus dans le bras sans réel préjudice ; un projectile dans l’épaule qui lui sera retiré dans un hôpital de l’arrière près de Dijon où il va prochainement être transféré.
« Merci mon cher Bâtonnier, je vais bien » lui écrit-il de l’hôpital de Dijon. Il vient d’être opéré « sans chloroforme » précise-t-il. Ces actes de bravoures lui vaudront d’être cité à l’Ordre du régiment 166e de ligne le 19 mars 1915.
Il embarque ensuite en Salonique, comme officier, où il contractera le paludisme après quatre années de combats. Il rentre en France et démobilisé, il reprend le chemin du palais.
Il plaidera dans de grandes affaires dont Landru, Charles Humbert, Joseph Caillaux, Arlette Stavisky, Eugène Weidmann.
Il est élu député de la Corse pour le Parti républicain-socialiste en 1919 et président du Conseil général en 1920.
De 1924 à 1925 il est nommé sous-secrétaire d'État à l'Enseignement technique dans le Gouvernement Édouard Herriot.
Il est élu membre du Conseil de l'Ordre des avocats du Barreau de Paris (1930-1934).
En juin 1940, se sentant menacé par l'arrivée de l'armée allemande à Paris, Vincent de Moro-Giafferi se réfugie dans le Sud de la France (en zone non occupée), puis en Corse, libérée dès 1943 ; il échappe ainsi à la déportation.
Il est député de Paris sous la Quatrième République pour le Rassemblement des gauches républicaines, de 1946 à 1956.
Il est officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918.
Cindy Geraci.
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