Le début de la Guerre de 39-45 se déroula sans mon père qui avait été fait prisonnier et envoyé dans un camp au fin fond de la Prusse orientale.
Après deux ans passés à Nice sous une occupation italienne qui ne se préoccupait guère d’arrêter les juifs, nous fûmes prévenus de l’arrivée de l’armée allemande.
Fuyant une Pologne antisémite, mon père était arrivé à Paris le 13 juillet 1926, il n’avait pas encore vingt ans, en route pour l’Uruguay où un cousin l’attendait. Ce soir‑là, « tout Paris dansait, j’ai décidé d’y rester », devait‑il me raconter plus tard quand je l’interrogeais sur les raisons de ce choix. « Et puis la France, c’était le pays des droits de l’homme, de Victor Hugo, Zola et Anatole France. »