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« La France d’abord – Eldabor », premier mouvement de résistance judiciaire au sein du Palais de Justice de Paris.
Dès juin 1940, la résistance judiciaire à l’occupant se met en place dans les milieux judiciaires ; un premier groupe composé de Me Albert Jubineau, Léon Maurice Nordmann, Desmousseaux, René Georges Etienne et Jean Séjournant organise un réseau de renseignement et de propagande, chargé d’établir une liaison entre la France et l’Angleterre, afin de transmettre des renseignements à Londres. Ce groupe appartiendra ensuite au réseau du Musée de l’Homme.
Dans le même temps, un autre mouvement voit le jour : en janvier 1941, le bâtonnier Etienne Jules Carpentier créé le mouvement de résistance « La France d’Abord » ou « Eldabor » au sein du Palais de Justice de Paris. Il est d’abord composé d’anciens combattants de 1914-1918, notamment des 70e et 270e Régiments d’infanterie, démobilisés de 1940 et rendus à la vie civile suite à des blessures. Le recrutement se fera ensuite par un « effet boule de neige » dans les milieux judiciaires et à l’extérieur.
Parmi les avocats, les principaux recruteurs étaient parisiens : Maurice Desmolliens, Charles Denis, Jean Duroyaume, Marcel Engrand, Jean Guilhen, Raymond Gaudubois, Guidicelli, Jean Gondinet, Max Jobit, Yves Le Bris, André Morin, Jean Nicolas et André Poudenx.
Ce mouvement était en liaison avec le mouvement « Résistance » via des groupements de banlieue, d’anciens prisonniers, d’anciens combattants de la police municipale et d’un groupe de spécialistes de l’aviation. Le contact était également établi avec d’autres organismes de résistance notamment par l’intermédiaire des avocats Jacques Lecoq de Kerland et Jean Séjournant.
Etienne Carpentier œuvrait d’abord à son domicile : en effet, les chefs de section de banlieue visitaient l’ancien bâtonnier dans son lieu d’habitation, sous pseudonyme, se faisant passer pour des clients venus s’entretenir avec leur avocat de leur dossier. Mais par suite d’une perquisition de son domicile par les allemands, les actions notamment de renseignements furent ensuite menées au sein même du Palais de Justice.
Etienne Carpentier quittera le commandement de ce mouvement lorsqu’il remplacera le bâtonnier en exercice Jacques Charpentier, tenu de rentrer en clandestinité.
Eldabor fut ensuite rattaché à d’autres groupes, notamment le réseau Valmy puis ceux de la Résistance (C.D.L.R).
L’insigne de reconnaissance au Palais était le port au revers droit du veston de perle de bois ou de métal.
Cindy Geraci.

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