Lors de la déclaration de guerre en septembre 1939, à l’image de la Croix de Guerre créée lors de la Grande Guerre, il fut rapidement envisagé de prévoir un système de décoration visant à récompenser les actes individuels et collectifs de courage au feu.
Ainsi, par un décret-loi du 26 septembre 1939, il fut décidé de décliner la Croix de Guerre de 1914 -1918 en un modèle spécifique pour le conflit qui s’ouvrait. La décoration restait identique seul son ruban la distinguerait, ruban de deux bandes rouges extérieures encadrant quatre bandes vertes séparées par trois fines rayures rouges.
Les modalités d’attribution de cette Croix de Guerre de 1939 seront sensiblement les mêmes que celles régissant la Croix de Guerre de 1914-1918.
Le président du Conseil, Édouard Daladier, précisait dans une instruction datée du 18 octobre 1939 : « La Croix de Guerre constitue une haute récompense, distinguant le chef et le soldat qui se sont signalés au feu, par une action d’éclat caractérisée. Le commandement doit lui maintenir tout son prestige et toute sa valeur morale, en veillant à ce qu’elle soit décernée judicieusement et sans abus. Elle doit être attribuée uniquement pour faits d’armes et donc être réservée en principe aux combattants. Pour éviter les abus qui déprécieraient rapidement la valeur de la Croix de Guerre, le commandement veillera à ce que cette récompense ne soit pas attribuée dans certaines unités avec trop de largesse par rapport à d’autres unités engagées dans des conditions analogues. »
Néanmoins, après la défaite de juin 1940, la presse révéla un scandale quant à l’attribution des Croix de Guerre. En effet, certains chefs militaires ayant fui devant l'ennemi et cherchant, depuis l'armistice, à redorer leur piètre image par des faits d'armes fictifs avait procédé à des attributions de la Croix de Guerre à titre collectif.
Le scandale fut tel qu’une révision des attributions fut mise en place par le gouvernement de Vichy.
Le 28 mars 1941, un décret abrogeait les articles 1 et 2 du décret-loi de 1939 et stipulait qu'à compter du 1er juin 1941, la Croix de Guerre instituée en 1939, ne devrait plus être portée sous peine de poursuites. Elle était, de facto, remplacée par une croix similaire portée à l'aide d'un ruban vert liseré de raies verticales noires.
De son côté, le 30 septembre 1942, le général de Gaulle créait une citation à l’ordre des Forces Françaises Libres, matérialisée par une palme de vermeil.
A la Libération, l’ordonnance du 7 janvier 1944 du Comité français de la Libération Nationale interdira le port de la croix instituée sous Vichy et rétablira la croix du 26 septembre 1939. Cependant, la révision des citations faite par le gouvernement de l'État français ne fut jamais remise en cause par le Comité. En outre, cette ordonnance institua une citation à l'ordre de la Nation, matérialisée par une palme de vermeil et récompensant des cas particulièrement méritoires.
Citations :
Les citations sont hiérarchisées en fonction de l’importance du fait de guerre (degré d’héroïsme, résultat sur l’ennemi, blessures…). Cette hiérarchisation se manifeste de la façon suivante, par ordre décroissant « d’héroïsme » :
Les citations sont décernées « à l’ordre » de l’armée, du corps d’armée, de la division et de la brigade ou du régiment.
Elles sont symbolisées sur le ruban de la croix de guerre par :
- Étoiles :
- Palme :
Le Barreau de Paris a été cité à l’ordre de l’armée par un arrêté du Ministère de la Défense Nationale le 14 janvier 1947 en ces termes :
« Défenseur par vocation de toutes les libertés, s'est dressé spontanément contre l'envahisseur et contre ceux qui le servaient. Par son Conseil de l'Ordre et pax ses membres, a fait face à l'ennemi et aux usurpateurs du pouvoir devant toutes les juridictions ordinaires ou d’exception, et affirmé avec courage la cause de la libération nationale et des droits de l'homme. A payé un lourd et douloureux tribut à la Résistance. A subi une répression sauvage qui s'exprime par le martyrologe de trop nombreuses victimes. Magnifique communauté professionnelle, l’Ordre des Avocats du Barreau de Paris, déjà cité après la guerre 1914-1918, a bien mérité de la Patrie »
Emmanuel Escard de Romanovsky, Membre du Conseil de l’Ordre, Président de l’Association des Combattants du Palais.