Elle est une décoration militaire créée initialement par arrêté royal belge le 20 octobre 1915 et principalement décernée pour des actes de bravoure ou autre vertu militaire sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.
Elle pouvait également être conférée à un militaire étranger et être octroyée dans d’autres circonstances que l’acte de courage : pour bonne conduite au soldat ayant au moins trois années de front, volontaire de guerre de plus de 40 ans ou de moins de 16 ans ayant au minimum 18 mois de service dans une unité combattante, prisonnier de guerre évadé qui s’est engagé dans les trois mois de son évasion ou militaire inapte au front à la suite d'une blessure.
La Croix de guerre belge est une croix de Malte avec deux glaives croisés.
La Légion d’honneur fut créée, à l’instigation du 1er Consul, Napoléon Bonaparte, par la Loi du 29 floréal An X, soit le 19 mai 1802. Elle récompense aussi bien les militaires que les civils.
Chaque Légionnaire devait prêter serment de dévouement à la République (…/…), ce qui sous-entendait donc qu’il soit vivant :
« On ne remet qu’aux vivants la croix de la Légion d’Honneur »
Ce principe ne souffrit aucune dérogation jusqu'en 1918. Mais l'hécatombe de la Grande Guerre, l'incompréhension des familles et la connaissance avérée des faits d'armes de milliers de soldats morts pour la France sans cette reconnaissance suprême de la République, devait inéluctablement amener à sa disparition.
Dans son rapport au Président de la République présentant le projet de décret qui devait permettre la remise de la Légion d’honneur à titre posthume, le Garde des Sceaux, Louis Neil, indique :
«Les événements actuels ont fait apparaître qu'il était nécessaire pour le gouvernement de pouvoir accorder des décorations à des militaires morts au champ d'honneur, et la Chambre des députés a appelé son attention sur l'opportunité d'une pareille mesure. Après un nouvel examen des textes qui régissent la Légion d'honneur, le Conseil de l'Ordre a estimé que si cette législation, de même que la réglementation qui la complète, est muette à l'égard des décorations posthumes, elle ne contient aucune disposition, aucun principe, qui y soit opposé. Par suite, selon une interprétation qui remonte aux origines de la Légion d'honneur, l'attribution de la croix à une personne décédée n'est pas entachée d'illégalité et produit tous les effets dont elle est susceptible .../...».
Le décret du 1er octobre 1918 (Journal officiel du 5 octobre 1918, p. 8669) permit ainsi l'attribution de la Légion d'honneur aux morts de la guerre qui s'achevait, tant civils que militaires, dont les actions "glorieuses" avaient été reconnues.
D'autres textes suivront élargissant peu à peu le champ de ces dispositions.
Parmi les 231 avocats du barreau de Paris Morts pour la France, 96 seront décorés de la Légion d'honneur, à titre posthume pour la grande majorité d'entre eux.
Parmi ceux-là, Georges Clément, proposé pour Chevalier de la Légion d’Honneur en 1914. La remise de cette décoration devait lui être faite la nuit où il trouva la mort. Malheureusement, le messager arriva trop tard. Son père, tout comme le Commandant du 30e Dragons, C. de Tournadre, multiplièrent les démarches pour obtenir confirmation de cette décoration. Sans succès, car il fut fait dans son cas, comme dans tant d’autres, une stricte application du principe selon lequel « on ne remet qu’aux vivants la Croix de la Légion d’Honneur ». Il leur faudra attendre le décret du 1er octobre 1918.
C’est ainsi que la famille de Georges Clément put enfin recevoir en octobre 1919 cette Légion d’honneur qui lui avait pourtant été attribuée en octobre 1914.