La mention « Mort pour la France » a été créée durant la 1ère Guerre Mondiale par la loi du 2 juillet 1915, afin d'honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la Nation. Elle fait suite à la création de la Croix de guerre, en avril 1915, qui visait à récompenser les soldats ayant fait preuve d'une conduite exceptionnelle.
Ces dispositions ont été rétroactivement applicables à compter du 2 août 1914.
Cette mention doit être, sur avis de l'autorité militaire, inscrite sur l'acte de décès.
Elle est attribuée dès lors que la preuve est rapportée que le décès est imputable à un fait de guerre, qu'il soit survenu pendant le conflit ou ultérieurement.
Ce texte a été ultérieurement complété par d'autres dispositions pour pouvoir être applicable aux victimes des conflits postérieurs. L'ensemble de ces textes est aujourd'hui codifié aux articles L. 488 et suivants du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre et L. 4123-4 du code de la défense (pour les militaires décédés lors d'opérations extérieures).
A noter que la loi du 29 décembre 1915 accordera aux militaires « Mort pour la France » pendant la guerre, le droit à une sépulture perpétuelle aux frais de l'Etat.
En savoir plus : consulter le site de l'Office National des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), Les mentions
Mort à l’Ambulance ne signifie pas mourir dans une ambulance.
L'ambulance désigne ici une formation sanitaire, et non un véhicule.
A partir de l’automne 1914, quand les lignes de front se stabilisent et que débute la guerre des tranchées, les offensives menées quotidiennement pour reconquérir le terrain provoque un flot continuel de blessés. Pour avoir une chance de survie, ceux-ci doivent être immédiatement évacués du champ de bataille. Les groupements de brancardiers sont chargés de cette tâche, mais ce sont souvent les soldats qui ramènent leurs camarades blessés vers l’arrière.
Dans un premier temps, un poste de premiers secours, abri précaire rattaché à la Division, accueille les blessés à qui on administre des soins très sommaires avant de les envoyer vers les hôpitaux.
Cette organisation est totalement insuffisante et les services sanitaires en prennent très rapidement conscience. A partir de 1915, un « parcours du blessé » est alors organisé, dont l’ambulance est la pierre de touche.
Ensemble sanitaire mobile composée de médecins, infirmiers, brancardiers et homme du train, l’ambulance est équipée en fourgons, tentes et matériels médicaux permettant l’organisation d’un véritable petit hôpital de campagne.
L’ambulance est établie à proximité de la Division, mais à environ 4 à 5 kilomètres de la ligne de front pour être hors de portée de l’artillerie ennemie. Elle est généralement installée dans un village, une grande ferme ou un château, avec un approvisionnement en eau important et une voie carrossable pour un accès facile. Souvent, les blessés légers s’y dirigent d’eux-mêmes.
L’ambulance reste néanmoins mobile pour pouvoir suivre la Division à laquelle elle est affectée. En général, elle est composée de deux sections, dont l’une reste disponible pour faire face aux évènements imprévus, tels qu’afflux de blessés ou mouvement de la Division qu’il faut suivre en précédant l’autre section qui rejoindra ensuite.
Elle a essentiellement un rôle de triage des blessés. Les médecins n’y pratiquent que les opérations d’urgence absolue, telles que celles nécessitées par les hémorragies artérielles, les menaces d’asphyxie ou la régularisation des membres osseux.
Les blessés légers sont pansés et renvoyés vers leurs corps, éventuellement après quelques jours de repos.
Les blessés graves, sur civière, seront transportés, dans des voitures auxiliaires vers un hôpital d’origine d’étapes (HOE), structure plus importante installée entre 15 à 20 kilomètres du front, intermédiaire entre l’Avant où sont les ambulances, et l’Arrière où les grands blessés sont envoyés par train vers les hôpitaux.
L’ambulance reste la formation sanitaire la plus connue des soldats. Il en est resté l’expression « Ne tirez pas sur l’ambulance ».