Le Bonnet rouge est en 1914 un quotidien satirique français, républicain et anarchiste dirigé par Maurice Fournié et ayant Francis Almereyda comme rédacteur en chef. Parce que sa ligne éditoriale prône la défense républicaine et le rapprochement franco-allemand, il sera la cible régulière de l’Action française, mouvement royaliste politique d’extrême-droite, dirigé par Léon Daudet.
En 1914, le journal est financé par Joseph Caillaux pour qu’il publie des articles en faveur de la défense de sa femme Henriette Caillaux, accusée du meurtre de Gaston Calmette, Directeur du Figaro.
Durant la guerre il bénéficie de financements étrangers, jugés suspects par certains. Almereyda son rédacteur en chef est alors accusé par la droite et l’extrême-droite de trahison. En 1917, Emile Duval prend le relais d’Almereyda. Il est arrêté à la frontière suisse en mai 1917 avec un chèque de 150 000 francs. L’enquête a montré que cet argent avait été remis par le banquier allemand Marx de Mannheim. Dans le même temps, Léon Daudet, directeur de l’Action française, écrit une lettre au Président de la République où il accuse formellement Malvy, ex-ministre de l’Intérieur d’avoir trahi la défense nationale en renseignant l’Allemagne sur les projets militaires et diplomatiques de la France, « notamment par la bande d’espions du Bonnet rouge ».
La publication du Bonnet rouge est suspendue. Le 22 juillet, Clémenceau prononce au Sénat un violent réquisitoire contre Malvy, alors ministre de l’Intérieur.
La perquisition menée chez Almereyda provoque son arrestation et son incarcération à la prison de Fresnes. Malade, il est transféré à l’infirmerie et mis sous la surveillance d’un condamné auxiliaire. Il sera retrouvé mort le lendemain, étranglé avec ses lacets.
Son décès provoque la démission immédiate du ministre Louis Malvy, puis la chute du gouvernement.