Charles Humbert a effectué une carrière militaire le menant au grade de capitaine. Limogé de l’armée, il obtient un poste de percepteur. Il s’exerce au journalisme dans plusieurs journaux (il collabore au Journal en 1907 et en devient le directeur politique en 1911).
Il est élu député radical de la Meuse en juin 1906, puis sénateur du même département en 1908. À la déclaration de guerre, il réintègre le service actif avec le grade de capitaine, le 12 août 1914.
Le Journal périclite et est mis en vente en mai 1915, contraignant Charles Humbert à trouver des investisseurs : Pierre Lenoir et Guillaume Destouches. Il reprend la tête du Journal en août 1915.Or Lenoir est un prête-nom masquant des investissements allemands et plusieurs rumeurs sur l’origine des fonds circulent dans la capitale. Il emprunte donc cet argent à Bolo Pacha, proche de Joseph Caillaux. Or en 1917, une enquête sur l’origine douteuse des fonds est menée sur Bolo Pacha. Sentant le vent tourner, Charles Humbert repart, à sa demande au front et est affecté sur le front de l’Est. Il est peu après réformé pour cause de surdité. En avril 1917, Humbert propose à Bolo Pacha de le rembourser. Ce dernier refuse.
La Justice découvre très vite qu’une partie des millions versés sur le compte de Bolo Pacha par la Deutsches Bank ont servi au rachat du Journal. L’immunité de sénateur de Charles Humbert est levée le 19 novembre 1917 et il est arrêté le 18 février 1918 pour intelligence avec l’ennemi.
Lors du procès de Bolo Pacha il est auditionné comme témoin.
Charles Humbert est traduit en conseil de guerre en le 31 mars 1919. Il est défendu par Vincent de Moro-Giafferi. Devant la complexité de l’affaire, Me Moro-Giafferi plaide durant deux jours. Au terme de 34 audiences, Charles Humbert est acquitté et libéré.
Guillaume Desouches est déclaré non coupable d’intelligence avec l’ennemi mais coupable du délit de commerce avec l’ennemi. Il est condamné à cinq ans de prison, à 20000 francs d’amende et à la privation de ses droits civiques pendant 10 ans.
Pierre Lenoir actionnaire du Journal est reconnu coupable d’intelligence avec l’ennemi et condamné à mort.