Louis Turmel (1866-1919)
Après des études de droit, il devient avoué à Loudéac avant d’être avocat en 1896. Il est ensuite élu maire de Loudéac puis conseiller général avant d’être élu député des Côtes-du-Nord (Côtes d’Armor actuelles, en Bretagne).
En juillet 1917, le nettoyage de son vestiaire par un huissier au Palais Bourbon révèle une enveloppe non cachetée contenant 25 000 francs en billets de banque suisses, neufs et dont les numéros se suivent. L’huissier intrigué porte sa découverte à la questure et une enquête discrète est diligentée. Mais la découverte s’ébruite et l’affaire défraye vite les journaux. Turmel est accusé d’avoir vendu à l’Allemagne le compte-rendu des séances secrètes de la Chambre. Son immunité parlementaire est levée le 18 septembre. Il déclare au juge d’instruction qu'il s'agit de rémunérations de services faits en Suisse comme avocat conseil, mais refuse de donner des noms en raison du secret professionnel. Il est inculpé de commerce avec l’ennemi. L’enquête révèle que Turmel a touché d’importantes sommes au cours de plusieurs voyages en Suisse provoque son arrestation le 7 octobre.
Il mourra de maladie à la prison de Fresnes en janvier 1919, sans avoir avoué quoique ce soit et sans avoir été jugé. Le mystère de l'argent suisse ne sera jamais élucidé.
En 2016, la consultation des archives allemandes à Berlin ont apporté un nouvel éclairage à cette affaire.
A l’entrée en guerre Louis Turmel était criblé de dettes et imagina vendre des informations aux Allemands. Il rencontra des dignitaires allemands en mai 1916 et leur fournit des informations militaires contre de fortes sommes d’argent. La fuite des renseignements sur les séances secrètes de la chambre ne le concerne visiblement aucunement et il a vraisemblablement été piégé par la police avec l’enveloppe dans son casier.